Destitution du chef des Mossos Josep Lluís Trapero

trapero

Le numéro un des Mossos d’Esquadra Josep Lluis Trapero a été destitué ce matin par le ministère catalan de l’Intérieur. 

Le ministère catalan de l’Intérieur, gouverné pour la première fois par la gauche républicaine en la personne de Joan Ignasi Elena, vient de prendre une décision forte : destituer Josep Lluis Trapero. Le chef des Mossos d’Esquadra avait été nommé Major du corps de police par le gouvernement Puigdemont à la veille du référendum indépendantiste de 2017. L’homme est alors devenu une star médiatique à l’aune d’un tragique événement inattendu : les attentats de Barcelone et Cambrils en août de la même année.

La gestion rapide, efficace et transparente de la police catalane face à ce drame a été saluée favorablement par la population. Désormais connu du grand public, Trapero s’est converti par la suite en une référence pour les indépendantistes en prononçant de manière désinvolte lors d’une conférence de presse la phrase « Pues, molt bé, pues adiós » en réponse à un correspondant étranger qui s’impatientait face à l’utilisation du catalan lors des réponses de Trapero. Dans l’hystérie d’octobre 2017, la phrase est devenue un slogan imprimé sur t-shirts et drapeaux.

Dos 'indepes' se forran con la camiseta de Trapero

La consécration dans le monde indépendantiste pour Trapero arrivera quelques jours plus tard, lors du référendum du 1er octobre, grâce au refus d’utiliser la violence pour empêcher l’organisation du vote. Contrairement à la police espagnole qui matraqua sévèrement les votants du 1er octobre, les Mossos sont restés en retrait.

La carrière du Major connaîtra un tournant à la fin d’octobre 2017 avec sa destitution par le gouvernement espagnol en vigueur de l’article 155 de la Constitution. En réponse à la déclaration d’indépendance, Madrid prit le contrôle des institutions catalanes et Trapero fut l’une des principales victimes.

Le tournant du procès

Le Major fut jugé à Madrid pour son rôle dans le processus séparatiste et perdit alors son aura indépendantiste. Trapero a accablé le ministre de l’Intérieur de l’époque et confia qu’il était incommodé avec l’organisation du référendum illégal. Le Major a également affirmé qu’il y avait un plan technique des Mossos pour arrêter le président Puigdemont à sa sortie du parlement après la déclaration d’indépendance. Une exécution qui n’a pas eu lieu car la justice ne l’a pas demandé, a précisé Trapero.

jose luis trapero | DiarioAbiertoDiarioAbierto

La volonté affichée de l’ancien chef des Mossos lui a permis d’être relaxé par le tribunal. Blanchi, Trapero a récupéré son poste de chef de la police il y a un an. Cependant, la gauche indépendantiste n’a jamais été à l’aise avec ce proche des milieux Puigdemontistes et cherchait depuis des mois à l’expulser de la direction de la Police.

C’est aujourd’hui chose faite. Le successeur est le commissaire tarragonais Josep María Estela, inconnu du grand public et adepte de la police de proximité. Josep Lluis Trapero mis au placard soupèse la possibilité de quitter définitivement le corps des Mossos pour se reconvertir dans le secteur privé.

Recommandé pour vous

medecin français à Barcelone