Le revival des années 90 à Barcelone

barcelone 90's

Une vague venue des années 90 s’abat sur Barcelone. Entre vintage et nostalgie, une partie de la ville vit son revival.

Ça pulse, smells like teen spirit, no future, autant d’expressions qui nous renvoient à la glorieuse époque de la dernière décennie du XXe siècle. Couleurs fluo, gel dans les cheveux, rythmes d’euro-dance se mixant au grunge, les 90’s ont une image singulière.

Et le style revient en force dans certains coins de Barcelone. « Dans les années 90, il y avait une grande diversité musicale, du rock, de la guitare, de la dance, de la disco, une vraie richesse culturelle » se remémore Ramon Mas, patron du bar musical le D9 et de la boite le Wolf, tous deux situés dans le quartier de Poblenou. D’ailleurs, le Wolf organisera une soirée sur cette thématique musicale le 22 mars prochain, « ça nous changera du reggaeton actuel » ajoute Ramon Mas.

Quelques rues plus loin, le Razzmattazz, le plus grand club de Catalogne, colle des affiches toutes droit sorties des années 90. « Le Razz » accueillera au cours des prochaines semaines Skunk Anansie (22 mars), Texas (27 mars), Morcheeba (2 avril), Eels (10 avril) ou encore Counting Crows (13 avril).

With the light out…

L’esprit « laisse tomber », le fameux « Nevermind », titre de l’album mythique de Nirvana existe encore dans un recoin du Raval de Barcelone. Le bar éponyme situé carrer Tallers 68 n’accueille pas des quadragénaires nostalgiques de la grande époque mais plutôt la nouvelle génération.

Nevermind Bar | Nightlife | Barcelona

Tout autant désabusée que ses aïeux, la clientèle très internationale est composée de skateurs ayant fini leurs tours de pistes devant le Macba. La bande-son est fidèle à l’époque et décrasse les hauts-parleurs avec les saturations de guitares punk, rock et grunge.

La Catalogne possède une touche 90’s unique avec un style qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde : l’incroyable concept de la makina. Une musique techno tapageuse, ravageuse, hystérique et extatique. Durant le confinement, les Barcelonais avaient d’ailleurs eu le bon goût de faire hurler à leur balcon le cultissime Flying free.

Ce style musical importé originellement de Valence (pour les puristes, lire le livre Bacalao de Lluis Costa)  a cartonné dans la région de Gérone et dépassé la frontière pour squatter dans les boites de Perpignan. Et plus loin encore. L’auteur de ses lignes se rappelle une soirée d’anniversaire des Gipsy Kings à Arles près de Marseille, où un deejay perpignanais a diffusé un remix makina de L’Aigle Noir de Barbara devant un public ébahi et assez peu convaincu.

30 ans plus tard, la makina n’est pas cassée. Et ses fers de lance toujours là. Malgré un nombre incroyable de substances ingurgitées, le duo catalan Pastis et Buenri, véritables gourous artistiques du mouvement, mixent encore et organisent en Catalogne des soirées Makina. La prochaine est prévue le 22 mai dans un endroit encore à déterminer.

Ces fêtes sont toutefois probablement moins underground qu’à l’époque, où au départ de Perpignan, il fallait traverser la frontière en présentant une pièce d’identité aux douaniers du Perthus, changer ses francs en pesetas pour atterrir dans la boite Octopussy d’Olot, ou autre lieux improbables.

Des clubs, où l’on ne payait pas ses consommations, mais où l’on se faisait percer par le serveur son ticket d’entrée à chaque verre bu. A la fin de la soirée, il fallait payer l’addition pour quitter la boite. Et si l’on n’avait pas assez maîtrisé sa consommation ou changé assez de francs en pesetas, les choses se compliquaient sérieusement. C’était ça aussi les années 90 en Catalogne.

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