S’il reste un problème récurrent à Barcelone, le bruit de la circulation est une nouvelle fois dénoncé par les scientifiques, car il nuit au développement des performances cognitives des enfants.
Photo : Paula Jaume/Ajuntament
On savait déjà que le bruit ambiant à Barcelone avait des conséquences dramatiques (notamment une mauvaise qualité de sommeil, engendrant plus de risques de maladies cardiovasculaires). Mais une nouvelle étude démontre que le fonds sonore produit par la circulation a même un impact direct sur les enfants.
Durant un an, des scientifiques de l’Institut de Santé Global de Barcelone se sont rendus dans 38 écoles pour y mesurer le bruit dans les cours de récréation et les classes. En parallèle, presque 2700 écoliers d’entre 7 et 10 ans ont réalisé des tests cognitifs, pour pouvoir établir un lien entre leurs performances et leur environnement à l’école.
Et le résultat, publié dans la revue scientifique PloS Medicine, est sans appel : le bruit de la circulation affecte directement la capacité d’attention et la mémoire des enfants. Plus le niveau de décibels est élevé, pires sont les performances cognitives des écoliers.
Photo : Mònica Moreno/Ajuntament
Les scientifiques affirment ainsi qu’une augmentation du bruit de 5 décibels signifie un développement de la mémoire dite « de travail » 11,4 % plus lent que la moyenne, et un développement de la capacité d’attention 4,8 % plus lent que la moyenne.
Et comme toutes les écoles barcelonaises ayant participé à l’étude ne sont pas exposées de la même manière au bruit, certains élèves développent plus lentement leurs capacités cognitives que d’autres.
Le bruit à Barcelone, à la limite des recommandations de l’OMS
Pourtant, les niveaux moyens enregistrés par les scientifiques ne dépassent pas les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé : 38,6 décibels dans les classes en moyenne, et 53,5 décibels dans les cours d’école, ce qui est tout juste le seuil donné par l’organisation.
À noter que ce sont en particulier les pics de bruit qui ont le plus d’impact sur l’attention et la mémoire des enfants, comme par exemple un coup de klaxon, contrairement à un fonds sonore plus constant et continu (bien qu’il soit déjà élevé).
C’est donc une étude de plus qui vient s’ajouter à une liste d’autres, démontrant les effets néfastes de la pollution sonore sur la population, considérée comme autant dangereuse que la pollution atmosphérique.
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