Le Lycée français de Barcelone revoit la copie de sa cantine

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Fin de contrat oblige, le Lycée français de Barcelone lance un appel d’offres pour trouver son prochain prestataire de restauration. Une coïncidence de dates qui tombe à point nommé, après l’ouverture d’une enquête pour agressions sexuelles sur enfants par un moniteur de cantine. 

Un mois et demi après l’éclatement du scandale d’agressions sexuelles sur enfants au Lycée français de Barcelone par un moniteur de cantine, l’établissement prend les choses en main. Le 28 avril, l’école a ouvert, le temps d’un mois, un marché public pour son service externe de restauration. L’occasion de changer ? Depuis 1999, le Lycée français de Barcelone (Lfb) travaillait avec l’entreprise Serunion, société de restauration qui employait le présumé agresseur des maternelles.

Le nouvel appel d’offres intervient à la suite de « la finalisation naturelle du contrat et n’a rien à voir avec l’enquête », affirme le service communication de Serunion. Le dernier accord remonterait à 2019, selon une source proche du dossier, pour une durée d’un an. Mais suite aux divers confinements et dans une volonté de prendre le temps de revoir les détails du contrat d’externalisation, il a été renouvelé exceptionnellement, jusqu’à la fin de l’année scolaire. Une échéance qui tombe à pic, donc. Lors du conseil d’établissement du 2 février 2023, déjà, le secrétaire général de l’école parlait d’une « relation non idéale » avec le prestataire actuel, notamment pour la qualité des repas. Mais la récente affaire tient aussi sa part, à en croire le nouveau cahier des charges rédigé par « une commission composée de parents d’élèves, professeurs, personnels et direction », précise Renaud Le Berre, conseiller consulaire à Barcelone.

De nouvelles règles en écho à l’enquête

Au sommaire du document officiel de 33 pages, signées par le Lfb et l’Agence pour l’enseignement français de l’étranger (Aefe), les préventions d’abus sexuels font directement suite aux modalités plus classiques. Un chapitre bien détaillé, qui exige des moniteurs une surveillance toute particulière « dans des lieux clos, afin d’éviter toute situation d’isolement avec un élève (toilettes, classe, cabane, etc…) ». Pour rappel, d’après les derniers éléments connus de l’enquête, les toilettes de la cour auraient été le lieu des agressions.

Ainsi, il est stipulé que les moniteurs avertissent le personnel s’ils accompagnent un élève dans cet endroit intime, et qu’ils restent toujours visibles des autres adultes présents. Le texte interdit aussi, noir sur blanc, d’utiliser un téléphone pendant les heures de travail, sauf en cas d’urgence. Un point qui n’est pas sans faire écho aux vidéos pornographiques soupçonnées d’avoir été filmées par l’accusé.

D’autres règles marquent une volonté de sélectionner des profils « plus adaptés ». L’appel d’offres réclame notamment des diplômes en animation socioculturelle ou similaire. Chose qui, Serunion confirme, n’était pas obligatoire lors de ses recrutements. La justification d’un casier judiciaire vierge, et « des aptitudes physiques et psychologiques compatibles avec la fonction de moniteurs en école maternelle et élémentaire » font tout autant partie des obligations inscrites dans le cahier des charges. Reste à savoir si le futur prestataire portera, une nouvelle fois, le nom de Serunion. Le choix sera, de toute évidence, regardé de près par les parents d’élèves.

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