Français à Barcelone : expatriés mais pas trop

Barcelone

Proche de la frontière, peuplée de Français, agrémentée d’écoles françaises, Barcelone s’apparente pour beaucoup « à la France, en mieux ». De quoi vivre une expatriation plus douce que sa définition. Réalité ou illusion ?

Photo : Clémentine Laurent

Et si Barcelone n’était pas vraiment l’étranger ? Pour bon nombre de Français, s’expatrier dans la capitale catalane s’apparente à une installation dans le « sud de la France, en mieux ». Preuve en est, lorsqu’un Français parle de Barcelone, il valorise tout de suite sa position géographique. Ni trop loin de sa famille, ni trop proche de sa vie passée. Parfait idéal pour rentrer facilement, grâce à l’aéroport. « On est quasi frontalier. Je pense que si les temps de trajets en train étaient plus courts, il y aurait encore plus de Français ici », explique Agathe Fourgnaud, psychothérapeute à Barcelone.

Il faut dire qu’en 20 ans, la communauté bleu-blanc-rouge a explosé. Aujourd’hui, plus de 47 000 Français vivent à Barcelone, d’après les chiffres du gouvernement catalan. C’est 40 000 de plus qu’il y a deux décennies, et c’est encore probablement qu’une goutte comparée à la réalité, laborieusement quantifiable. En revanche, une chose s’avère certaine : Barcelone a le vent en poupe, auprès de tous.

Les retraités y trouveront leur paradis de fin de carrière. Les étudiants pencheront pour un Erasmus, puis resteront ou reviendront (pour beaucoup). Les jeunes chercheront à élargir leurs horizons professionnels. Les familles opteront pour un climat à la fois chaleureux, sécuritaire et bienveillant, doublé d’une éducation entre trois cultures. Catalane, espagnole et sans oublier la française.

Scolarité et vie sociale à la française

Les familles d’expatriés sont nombreuses à avoir choisi d’inscrire leurs enfants dans les deux seules écoles françaises de Barcelone : le lycée français ou Lesseps. Dans le premier établissement situé à Pedralbes, sur les hauteurs de la cité comtale, 37 % des élèves sont français, soit plus d’un tiers. Une démarche qui s’explique, dans un premier temps, par la transition entre la France et l’Espagne. Pour que les enfants ne subissent pas de changement trop brutal. Voire pas du tout, puisque l’ensemble des cours est donné en français, à l’exception de quelques classes en castillan ou catalan. Tout pareil qu’en France.

français espagnol« Il y a ceux qui jouent la carte de l’intégration totale et ceux qui restent hostiles au catalan, souvent par principe », ajoute la psychothérapeute française Agathe Fourgnaud. En clair, ceux qui optent pour les écoles publiques catalanes, et les parents plus friands du système scolaire français. Et ce schéma s’applique aussi au cercle amical. Car dans la capitale catalane, les Français ne sont pas rares à se retrouver ensemble.

Les groupes affluent sur les réseaux sociaux : Français de Barcelone, Francophones à Barcelone. Avec, même, des déclinaisons régionales telles que Les Bretons de Barcelone ou les Auvergnats de Barcelone, pour retrouver les ambiances de provinces françaises. Et se sentir à Barcelone, comme à la maison. On se retrouve aussi entre Français du même métier, ou des mêmes centres d’intérêt. Un phénomène qui fonctionne parfois, mais peut aussi s’accompagner de désillusion. « Certains se disent que ça peut être un prolongement un peu idéalisé de la France », remarque la psychothérapeute. A

lors qu’il s’agit bel et bien d’un autre pays, d’une autre culture et d’une autre langue, qui finissent par pousser ceux qui ne l’intègrent pas à revenir au bercail. Telle une véritable expatriation.

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