Le CCCB de Barcelone fête ses 30 ans entre utopie et déception

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L'edito d'Equinox Édito de Nico Salvado, fondateur d’Equinox.

Il y a 30 ans, jour pour jour, naissait le Centro de Cultura Contemporánea de Barcelona. Une décennie d’avance sur l’arrivée du web pour le grand public. En pleine utopie des années 90. Un monde prenait fin avec la chute du mur de Berlin, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud.

Le mirage de la reconstruction d’un système, accompagnée de la bande-son apocalyptique de Nirvana ou Prodigy, cure possible avec un changement de millénaire, l’arrivée du net, la mondialisation, la globalisation de la démocratie. Le CCCB se voulait le vecteur de cette transition vers un monde meilleur avec une Barcelone en pleine révolution, l’organisation des Jeux Olympiques et la nouvelle urbanisation dessinée par le maire Maragall.

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Inauguration du CCCB le 24 février 1993

Concept, alors unique en Europe, le CCCB se voulait l’accompagnateur de ce changement, avec ses conférences, ses expos et ses 100.000 premiers visiteurs. Car, on le sait, le CCCB n’est pas (qu’un) musée, mais aussi un centre de conférences, de recherche et d’expérimentation.

Las, 30 ans plus tard, le nouveau monde n’est pas arrivé. Selon une étude, 2023 fut l’année la plus violente depuis la victoire de la paix en 1945. La guerre enflamme un monde qui fond sous son changement climatique. Mais malgré la déception, le CCCB poursuit sa mission utopique avec ce week-end un événement musical animé par la DJ Meritxell de Soto, un concert par Carles Viarnès accompagné de visuels d’Alba Corral, des échanges avec la philosophe Carolin Emcke et le scientifique Ricard Solé, la découverte d’installations créées par une intelligence artificielle du collectif Estampa et un accès gratuit à l’exposition « IA intelligence artificielle » ainsi qu’au mirador. Pour, à défaut d’un monde meilleur, un monde plus ouvert et plus poétique.

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