Isräel menace l’Espagne

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L’Espagne a provoqué un crise diplomatique majeure et sans précédent avec Israël. Tel Aviv plaide la légitime défense contre les attaques du gouvernement de Pedro Sánchez et menace Madrid de représailles.

« Le gouvernement espagnol incite à la haine et à l’antisémitisme », déclare officiellement le ministre des Affaires étrangères de l’État hébreu via un communiqué. Tel Aviv va encore un peu plus loin en menaçant l’Espagne : « quiconque nous fait du mal, nous lui ferons du mal ». La diplomatie israélienne signale à Madrid « que le temps de l’inquisition est terminé » et souligne que « les Juifs possèdent un État souverain et indépendant, et personne ne nous forcera à changer notre religion ni ne menacera notre existence. »

Aujourd’hui, le conseil des Ministres espagnols publie sa déclaration officielle de reconnaissance de l’État palestinien. Une mesure controversée en raison de la présence de la branche politique du mouvement terroriste Hamas à la tête des ministères de ce territoire. « La Palestine libre ira de la rivière à la mer », a cru bon d’ajouter la vice-présidente du gouvernement, la communiste Yolanda Díaz. Cette formule, punie par la loi en Allemagne et dénoncée comme antisémite par le Parlement américain, ambitionne de pousser les frontières de la Palestine du Jourdain jusqu’à la Méditerranée. Géographiquement donc en lieu et place de l’actuel Israël, avec les Juifs potentiellement expulsés des lieux et l’Islam remplaçant le judaïsme. D’où le rappel historique du gouvernement israélien sur l’Inquisition, la triste époque où l’Espagne obligeait par la force et la violence la conversion des populations à une certaine forme de christianisme.

On ne sait pas encore comment se traduiront les menaces de Tel Aviv. Pour le moment, l’ambassade d’Espagne en Israël n’a plus le droit de prêter ses services aux personnes de nationalité palestinienne par ordre du gouvernement Netanyahu.

Le ministre des Affaires étrangères, Yisrael Katz, a publié sur X (anciennement Twitter) une vidéo satirique mélangeant des images traditionnelles espagnoles comme le Flamenco et des séquences de l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier.

Le ministre, toujours sur Twitter, prend grand soin de préciser qu’Israéliens et Espagnols sont deux peuples amis. Mais le gouvernement de Pedro Sánchez tente de diviser. Après la diffusion la semaine dernière d’une nouvelle vidéo où l’on voit des jeunes femmes otages du Hamas malmenées par les terroristes, Israël ne comprend pas la position ferme de l’Espagne. Dans ces images d’une violence inouïe filmées le 7 octobre dernier dans une caserne de Tsahal et mises en ligne par les familles des otages, on voit une jeune fille trempée de sang au niveau des parties intimes. Probablement violée par un ou plusieurs terroristes.

L’Espagne est le seul grand pays européen à être entré dans cette confrontation avec Israël, tandis que la France, l’Allemagne et l’Italie font preuve de plus de prudence. Les socialistes et l’extrême-gauche semblent faire une course à l’échalote en attaquant Israël, mais aussi le gouvernement de droite argentin, pour capter le plus grand nombre de voix venues de la gauche. Quitte à créer des incidents diplomatiques à l’issue incertaine.

La diplomatie espagnole tente pendant ce temps-là de calmer le jeu. » Reconnaître l’État palestinien est juste pour son peuple, c’est la meilleure garantie de sécurité pour Israël et c’est essentiel », a sagement déclaré le ministère espagnol des Affaires étrangères. Pas sûr que Tel Aviv soit rassurée.

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