La ville vient d’être désignée par l’Unesco comme premier centre mondial dédié à la recherche et à l’innovation maritime. Un nouveau rôle international que Barcelone compte bien jouer à fond, entre enjeux scientifiques, transition écologique et retombées économiques.
C’est une annonce de poids pour Barcelone : l’Unesco vient d’y installer le tout premier centre mondial de coordination dédié à l’économie bleue durable. Le DCC (Decade Collaborative Centre), une antenne de la « Décennie de l’océan » portée par les Nations Unies, siègera jusqu’en 2030 dans les anciens entrepôts rénovés du port de la capitale catalane, transformés récemment pour accueillir la Copa America.
Le centre aura trois missions principales : produire de la connaissance sur les mers et les océans, stimuler l’innovation dans les technologies marines, et favoriser la coopération entre institutions publiques et entreprises privées. Un petit noyau dur d’experts démarrera les activités dès cette année, avec l’ambition de faire grandir l’équipe au fil du temps.
En parallèle, la mairie entend renforcer la protection de son littoral. Un groupe de travail sera lancé pour classer au moins 30 % des côtes barcelonaises en zone protégée d’ici 2030. La ville mise aussi sur des infrastructures sous-marines déjà installées, comme le récif artificiel parallèle au Port Olímpic, qui favorise la régénération de la biodiversité marine.
Un projet collaboratif
Le projet est porté en collaboration avec le Port de Barcelone, la Generalitat, le CSIC, BlueNetCat et d’autres réseaux scientifiques catalans. Le ministère espagnol de la Science y participe également. Et ce n’est qu’un début : Barcelone veut devenir un pôle de référence dans le secteur maritime, avec la création d’un fonds d’investissement dédié à l’économie bleue, un nouveau centre scientifique (Barcelona Mar de Ciencia) et un parc technologique maritime prévu dans la Nova Bocana du port.
Ces différents projets devraient voir le jour entre 2027 et 2028, pour une enveloppe totale de 142 millions d’euros, financée par plusieurs institutions. L’économie bleue représente déjà 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Catalogne et près de 3 % des emplois. En s’imposant comme centre névralgique de la recherche maritime internationale, Barcelone espère concilier développement économique, attractivité internationale et protection de son littoral.
Un projet qui pose question, quand on sait l’attachement de la mairie à ses croisières, un moyen de transport aux antipodes de ce que promeut l’économie bleue.
