Ce que la justice reproche à Manuel Valls

Manuel Valls

Le parti de Manuel Valls devra payer une amende de 275 000 €, pour plusieurs erreurs lors de sa campagne municipale de 2019. Les voici, en trois points.

C’est une amende qui fait beaucoup parler d’elle, surtout en France. Le parti politique de Manuel Valls vient d’être condamné par la Cour des comptes espagnole à une amende de plus de 275 000 €. C’est la sanction la plus élevée de l’histoire des partis politiques aux financements irréguliers. Mais qu’est-il concrètement reproché à l’ancienne équipe de Barcelona per el Canvi ?

Des financements illégaux

A la question comment pouvait-on aider Manuel Valls pour sa campagne, le candidat répondait : « des voix et de l’argent ». Manuel Valls et son parti politique avaient tout donné pour recevoir un maximum d’argent en 2019. Un dîner organisé au mois de mars 2019, de l’argent « remis en mains propres pour financer sa campagne » par des chefs d’entreprise. Pour convaincre le plus grand nombre de financer son rêve municipal barcelonais, Manuel Valls n’avait pas lésiné sur les moyens, ni les déplacements.

Madrid, Marbella…Celui qui prônait l’union de la Catalogne avec l’Espagne est allé chercher ses financeurs parmi la haute bourgeoisie madrilène, catalane, mais aussi andalouse. Il avait été jusqu’à effectuer de longs séjours à Marbella, la station balnéaire préférée de la jet-set espagnole, pour récolter les deux millions d’euros qui couvriraient les frais de campagne, le local et ses salariés. Un trop-plein qui a déplu à la Cour des comptes, lui accordant en retour, une amende de 251.698 €.

Un salaire très élevé

Et que dire du salaire ? Car oui, selon le quotidien catalan ARA, Manuel Valls avait exigé une rémunération mensuelle de 20.000 € nets. Soit un revenu encore plus élevé que ce qu’il pouvait prétendre à Matignon.

Même lorsqu’il était Premier ministre, Valls n’avait jamais atteint ce niveau de rémunération puisque depuis 2012, le salaire du chef du gouvernement est plafonné en France à 14.910 € bruts.

Le plafond de dépenses dépassé

Enfin, la limite de dépenses autorisée par un parti politique pour faire campagne en Espagne a été franchie de 71 %, par le parti de Manuel Valls. Dans un rapport sur le financement des élections publié en mars 2021 par le Tribunal des comptes, « des dépenses électorales non déclarées » d’un montant de près de 190 000 euros ont été détectées.

La goutte de trop pour la Cour des comptes qui a donc ajouté une seconde amende à Barcelona per el Canvi, de 25 000 €. Tout cumulé, l’ancien parti politique doit donc payer 276.698 € précisément. Manuel Valls n’a pas fait appel de cette décision.

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