Être expatrié à Barcelone vous rend-il « plus cool » ?

expatrié à Barcelone

Les étoiles dans les yeux, les réactions avec des cœurs, les messages réguliers. Les envieux, les fiers, voire les opportunistes. Et si l’expatriation faisait de vous quelqu’un de « cool » ? Un Français qui vit « la belle vie » à Barcelone ? Témoignages.

Photo : Clémentine Laurent

« Quand j’annonce à des personnes que je vis à Barcelone, ça ne laisse jamais indifférent », s’exclame Laetizia, installée depuis août dernier dans la capitale catalane. Celle qui est pourtant originaire de l’île de beauté, reçoit souvent des messages comme « Mais non ! Trop bien ! Barcelone, wouah », avant de passer au petit interrogatoire sur sa vie dans la capitale catalane. Celle même qui, dans sa région natale, en fait rêver plus d’un.

Et ils ne sont pas les seuls. Depuis que Coraline et sa famille ont déménagé dans la cité comtale, il y a cinq mois, les visites s’enchaînent. « Très clairement, on pourrait se transformer en maison d’hôtes. On a beaucoup plus de visites qu’avant », rigole la Mâconnaise de 40 ans. Comme elle, nombreux sont les Français de Barcelone à connaître ce phénomène. « Ce qui nous rend cool pour nos amis et famille, c’est de pouvoir visiter une ville pour un peu moins cher qu’en cherchant un logement. »

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Postulat vérifié. Des connaissances en visite à Barcelone resurgissent parfois, histoire de boire un verre ou avoir des bons plans. Quand d’autres fois, ce sont les proches qui ne tardent pas à sauter dans le prochain train ou avion. Les amies corses de Laetizia avaient mis quatre années à lui rendre visite à Bruxelles, contre un mois seulement pour Barcelone, avoue la photographe. Même chose pour Manuel, 38 ans, originaire de Bourgogne. 

« On a l’impression d’avoir une vie d’Instagrammeur »

Lui qui a longtemps connu le Costa Rica et le Mexique, avant de poser ses valises en Espagne, sait combien l’image d’un Français de l’étranger émerveille. Ou fait fantasmer. « Quand je raconte mes expériences, on a l’impression d’avoir une vie d’Instagrammeur. Que c’est la vie parfaite, raconte le comptable de 38 ans. C’est vrai qu’à Noël dernier, j’étais sur la plage à Barcelone et celui d’avant, je faisais du kayak dans la mer des Caraïbes. Mais, il y a aussi tous les à-côtés qu’on ne voit pas ». 

Un entresuelo de 30 m2 pour deux sans réseau téléphonique, des démarches administratives compliquées. « Quand les gens voient nos photos, ils se disent ´c’est génial´. Mais ce n’est pas toujours aussi rose qu’on voudrait le faire croire. » Et lorsque les groupes d’amis restés en province française se comparent avec ceux qui vivent à l’étranger, Manuel répond alors simplement : « c’est différent ».

L’image dorée de l’expatrié serait-elle un leurre ? L’herbe est toujours plus verte ailleurs, philosopheraient les Français de Barcelone. Mais il faut bien l’avouer, entretenir cette figure s’avère bien utile dans les moments plus difficiles. Pour se donner un coup de boost et se rappeler que finalement, c’est quand même plutôt « cool ».

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