Pourquoi Barcelone ne sent pas toujours bon

Barcelone

Égouts, nourritures, pollution. À Barcelone, avec l’arrivée de la chaleur, les mauvaises odeurs remontent dans les rues de la ville. Un phénomène qui découle de plusieurs raisons, dont une désormais bien connue : la sécheresse.

Une Barcelone propre et sans odeurs. Ce serait l’idéal pour les habitants qui trouvent leur ville sale et s’inquiètent à 70 %, sur le baromètre des préoccupations, de sa propreté. Avec cela, s’accompagnent, ponctuellement et davantage lorsqu’il fait chaud, de mauvais relents. D’après les chiffres de la mairie, les mauvaises odeurs font l’objet de 30 % des plaintes reçues par les différentes administrations territoriales. Pour cause, selon un rapport de 2017, la pollution olfactive attendrait les 25% à Barcelone, contre une moyenne de 13% à 20% en Europe. Une situation dénoncée par tous les moyens dans la capitale catalane.

C’est probablement l’application Odour Collect qui regroupe le plus d’alertes. À Barcelone, elle recense 2 672 senteurs, bonnes et mauvaises confondues. Bien que le nez soit propre à chacun, ceux qui les signalent, les qualifient souvent de nauséabondes. Urine, égouts, œufs pourris, cannabis, animaux, boues, nourritures, pour ne citer que quelques exemples. Autant de parfums, généralement localisés vers Diagonal Mar et le Forúm, qui correspondent aux concentrations de puanteurs dans la cité comtale.

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« Ici, comme dans toutes les grandes villes, la pollution olfactive vient avant tout de la circulation, des égouts et des poubelles », affirmait Maïlys Fredericq, consultante en gestion des odeurs pour l’entreprise Odournet et résidente à Barcelone, dans un précédent reportage. Sans grande surprise, la pollution tient sa part du gâteau. Les déchets, encore trop fréquemment jetés par terre, aussi. Mais l’odeur des égouts reste celle qui, dans certaines zones proches de la mer, surplombe le plus la ville. Avec une toute nouvelle cause : la sécheresse.

La sécheresse comme principal trouble

« On a eu 80 jours sans pluie. Or, comme il ne pleut pas, l’eau stagne et ne circule pas », explique Helena Mercadal, au département écologie de la mairie de Barcelone. Par leur configuration, les quartiers situés en bas de la cité catalane, tels que Poblenou, Diagonal Mar et la Barceloneta, se montrent particulièrement affectés. L’année dernière, la ville a alors investi dans des infrastructures plus adaptées au nouveau climat.

Barceloneta

Les derniers plus gros chantiers : celui de la rue Marià Aguiló à Poblenou, et celui l’avenue Diagonal. Le dernier permet un meilleur drainage de l’eau entre le Passeig de Sant Joan et Girona, un secteur qui était très touché, notamment sur la carrer d’Aragó qui comptabilisait, en 2017, 90 % des mauvaises odeurs d’égouts. « De cette façon, l’eau arrive plus facilement dans les parties basses de Barcelone, et cela évite les inondations ». Peu à peu, Barcelone revoit alors ses tuyauteries en séparant aussi les eaux issues des sanitaires et les eaux de pluies.

Mais il existe aussi une autre explication, selon le professeur en chimie et technologie de l’environnement Raúl Muñoz, interrogé par Equinox : les stations d’épuration. Elles sont trop proches des quartiers résidentiels, assure-t-il. Il suffit alors d’une mauvaise brise pour que circulent les mauvaises odeurs dans les quartiers. Le tout, ajouté à la nourriture. L’univers de la restauration, surtout dans les zones touristiques telles que la Rambla et la Sagrada Familia, allonge la liste de ce qui, parfois, empeste Barcelone.

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