L’Espagne chouchoute ses parents (et même au travail)

Espagne

Congés paternité, maternité, allaitement, aménagement des horaires, protection des femmes enceintes. En Espagne, au travail, les nouveaux parents ont toutes les cartes en main pour bien vivre leur nouveau statut. Zoom sur les avantages des parents salariés.

Photo : mairie de Barcelone

Être père ou mère ne peut être un frein au travail. Ainsi pense l’Espagne, et ainsi prennent position ses lois. De la grossesse à l’éducation en passant par le congé maternité ou paternité, l’Etat prend soin de ses citoyens papas et mamans. « En Espagne, on est très avancé par rapport au reste de l’Europe », annonce Célia Juega, avocate spécialiste du Droit du travail. Notamment en termes de congés parentaux. « Ici, ils sont égaux pour les hommes et les femmes ». Alors qu’un père français dispose de 25 jours, après la naissance de l’enfant, l’Espagnol, lui, détient 16 semaines à son compteur. C’est autant qu’une mère en France et qu’une maman en Espagne.

Plusieurs congés égaux pour les deux parents

La mesure a été unifiée en 2021, et se montre d’ailleurs très appréciée des expatriés. Les deux parents peuvent alors poser l’équivalent de quatre mois de congé paternité et maternité pour s’occuper de leur enfant. Les six premières semaines sont obligatoires, le reste est, quant à lui, facultatif. Mais sur demande, mères comme pères peuvent prendre l’ensemble des 16 semaines dont ils disposent de façon continue ou interrompue, dans un délai d’un an. Une formule qui pourrait même s’étendre de quatre semaines supplémentaires avec la prise de fonction de Pedro Sánchez au gouvernement. C’est en tout cas la promesse faite par le Premier ministre, en plein débat d’investiture.

Famille parents enfants bebes Photo Clementine Laurent Equinox 2Et puisque l’Espagne aime ses nouveau-nés et chouchoute ceux qui les mettent au monde, elle propose aussi le congé allaitement. Tant pour la mère que pour le père. Un droit pris en charge par l’entreprise, qui s’additionne au congé maternité ou paternité. Ce congé peut être demandé par voie écrite, au cours des neuf premiers mois du bébé. Ainsi, des réductions du temps de travail existent pour alimenter les nourrissons avec du lait maternel. Ces avantages s’adaptent en fonction du nombre d’enfants. Une heure par jour pour un enfant, deux heures pour deux, etc. Le tout sans perte de salaire, ni distinction de genre. Pour le plus grand bonheur des employés. Tous dorlotés par leur pays et entreprise.

Valoriser les salariés papas et mamans (et leurs compétences)

Peut-être l’Espagne a-t-elle aussi compris qu’au travail, avoir des enfants pouvait aussi être une plus-value ? Qu’avoir une famille développe le sang-froid, la communication, la flexibilité et l’organisation des rendez-vous ? Une étude menée sur 400 personnes par des psychologues à l’Université d’Oslo montrait d’ailleurs que 74 % des participants estimaient être de meilleurs employés ou dirigeants après avoir eu des enfants. Plus encore, selon un expert relayé dans Le Courrier international, ils seraient plus optimistes et résilients. À condition, tout de même, de leur enlever un stress important, même après les mois suivant les naissances : celui du planning travail/garderie.

Un critère pris en compte par l’Espagne. Au sein des entreprises espagnoles, les parents peuvent demander un aménagement de leurs horaires. « Le salarié parent, père ou mère, peut commencer à 9 h 30 au lieu de 9 h par exemple », expliquait Célia Juega, avocate, dans un précédent article sur la fausse protection du CDI. C’est d’ailleurs un motif de défense en cas de licenciement abusif. Une protection juridique aussi applicable aux femmes enceintes, si celles-ci se voient licenciées durant leur grossesse. Autant de petits riens qui font tout auprès des nouveaux parents. Et permet, un temps soit peu, à l’Espagne d’inciter ses habitants à faire monter sa courbe de natalité.

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