Les 10 polémiques de Manuel Valls à Barcelone

medecin français à Barcelone

Manuel Valls à Barcelone c’est officiellement fini. L’homme politique a fait hier définitivement ses adieu et regagne la France. L’occasion de revenir sur les 10 polémiques générées à Barcelone. 

1- La  trahison électorale avec Ada Colau

Dimanche 26 mai 2019 peu avant minuit, en larmes, Ada Colau félicitait Ernest Maragall pour sa victoire à la mairie de Barcelone. Au terme d’un dépouillement interminable, l’indépendantiste gagne le scrutin avec 5.000 voix d’avance sur la maire sortante. Quasiment à égalité, Colau et Maragall auront 10 conseillers municipaux chacun dans le consistoire qui se formera le 15 juin prochain.

Un résultat serré sur lequel s’est empressé de sauter Manuel Valls afin de redorer son image. Franchement battu avec 13% des voix et 6 conseillers, Manuel Valls  a investit pour un second mandat Ada Colau afin de faire barrage à l’indépendantisme avec l’aide des 8 élus socialistes.

Après avoir expliqué sur tous les tons qu’Ada Colau avait ruiné, terni, abîmé Barcelone, Manuel Valls, qui se présentait comme le rempart face au populisme de gauche radicale, a joué le faiseur de roi. Un remake de l’épisode post-primaire socialiste en 2017, où jusqu’au soir du vote, Manuel Valls a affirmé qu’il appuierait son compétiteur Benoît Hamon si celui-ci gagnait. Quelques semaines plus tard, après avoir perdu la primaire de gauche et à la surprise générale, Manuel Valls soutenait officiellement Emmanuel Macron contre Benoît Hamon.

Macroniste de la dernière heure, Manuel Valls a toujours revendiqué son rôle de fossoyeur de la gauche. Il plaida dès 2012 pour que son parti ne porte plus le nom de socialiste.  Pour sa candidature barcelonaise, Manuel Valls a trouvé naturellement une chambre dans l’auberge libérale Ciutadans, parti pactisant avec l’extrême-droite en Andalousie. Un positionnement que tout oppose à Ada Colau qui se définit comme la gardienne du temple des valeurs de gauche et progressiste en Catalogne.

2- Le divorce politique avec Ciudadanos

Après avoir rompu avec les socialistes en France et trouvé porte close dans la République En Marche d’Emmanuel Macron, c’est le parti Ciudadanos qui a déclaré persona non grata Manuel Valls.

Le parti de droite libérale est en froid avec Valls pour trois raison : l’ancien Premier ministre estime que le mouvement n’a pas assez financé sa campagne; il reproche à Ciudadanos d’avoir pactisé avec l’extrême-droite en Andalousie et à Madrid ; à l’inverse Ciudadanos critique l’investiture d’Ada Colau, le parti était adepte du « ni-ni », soit aucun soutien pour Colau ou les indépendantistes. Le groupe de Manuel Valls est donc désormais coupé en deux : Barcelona pel Canvi au conseil municipal avec 3 élus et Ciudadanos siégera à part avec ses 3 conseillers municipaux.

3- La crise de nerfs devant des entrepreneurs catalans

En mai 2018,  Manuel Valls était invité dans un repas privé à Barcelone chez Marian Puig, un des entrepreneurs catalans les plus fortunés. L’ancien premier ministre etait en train de préparer sa campagne électorale barcelonaise.

Le gratin catalan en faveur de l’unité de l’Espagne était présent à cette agape privée:  l’économiste Antón Costas, l’ancien vice-président socialiste du gouvernement espagnol Narcís Serra, le notaire Juanjo López Burniol, l’entrepreneur Emilio Cuatrecasas et le directeur du journal La Vanguardia Màrius Carol. Ce cercle réduit est farouchement contre l’indépendance de la Catalogne, mais le positionnement radical de Ciutadans qui cherche à gommer l’identité catalane au nom de l’uniformité espagnole révulse. Depuis toujours, les noms cités à cette soirée sont favorables à un renforcement des compétences politiques de la Catalogne et va à rebours du projet de Ciutadans. Du coup, Manuel Valls s’est vu pointé du doigt, non pour le fait de se présenter à Barcelone, mais de le faire main dans la main avec le parti d’Albert Rivera et Inés Arrimadas.

Une critique qui a fait monter Valls dans les tours comme le relate le journaliste catalan Salvador Sostres dans le quotidien ABC. L’ancien premier ministre se serait alors emporté dans une diatribe : «Vous avez passé l’apéritif à critiquer l’indépendance, et maintenant que j’essaie d’expliquer ce que je veux faire, vous vous plaignez du gouvernement et de l’Espagne. Vous vous plaignez de tout mais vous n’avez rien fait […] tout est de votre faute. Vous ne faites jamais rien et nous en sommes arrivés là à cause de vous. Vous êtes la bourgeoisie catalane, l’élite du pays, une bourgeoisie qui ne dirige pas, qui ne guide pas. Vous n’êtes pas la bourgeoisie, mais simplement un club de prétentieux et de riches».

Sur ce, Manuel Valls, prit son verre et quitta le repas sans prendre le café.

4- Le scandale lors de la remise d’un prix littéraire

Le 6 janvier 2019 avait lieu à l’Hôtel El Palace de Barcelone le très guindé souper du Premio Nadal, le plus ancien prix littéraire délivré en Espagne. Il existe depuis 1944 et est remis chaque année le 6 janvier par les éditions Destino à l’auteur du meilleur roman écrit en espagnol. Pour cet événement toute la crème catalane était présente : la maire de Barcelone Ada Colau, la ministre catalane de la culture de l’époque Laura Borras, l’ancien président de la Generalitat Artur Mas et Manuel Valls.

Le lauréat du prix, l’écrivain Marc Artigau, auteur de La vigília, a déclaré lors de son discours: « nous ne pouvons pas réécrire la réalité et d’ici à plusieurs années, nous aurons honte de tout ». L’auteur se référait aux douze responsables catalans placés à l’époque en détention préventive dans le cadre de la déclaration d’indépendance. Sous les ors du Palace, un hurlement retentit pour répondre à l’écrivain : « C’est ce qu’on va voir! ».  L’auteur du cri n’est autre que Manuel Valls s’indignant de la sortie de l’écrivain sur les indépendantistes incarcérés. Voyant que dans la salle, personne ne lui répondait, Manuel Valls apostrophe alors les invités avec un  « vous êtes lourds » .

Selon des journalistes présents sur place, l’ancien Premier ministre s’est à la fin du repas dirigé à la table d’Artur Mas pour lui lancer sous la colére « Mas, Mas, c’est de ta faute et personne ne va rien dire ? » . Valls s’est également présenté devant Teresa Cunillera, la préfète de Catalogne et représentante du gouvernement socialiste, pour lui reprocher d’avoir permis une chose pareille.

La polémique a continué sur Twitter. A une heure du matin, Manuel Valls a posté un message pour faire part de sa honte et de sa tristesse après le discours de l’écrivain jugé populiste.

5- La provocation face à la foule sur la Plaça Sant Jaume

Une nouvelle fois au moment de l’investiture d’Ada Colau, Manuel Valls s’est retrouvé sous le feu de la critique pour avoir enchaîné les provocations. Il a lancé au visage de Joaquim Forn, incarcéré depuis près de deux ans suite à la déclaration indépendance, qu’il n’y avait pas de prisonniers politiques en Espagne. Le conseiller municipal Joaquim Forn a obtenu l’autorisation de sortir de prison quelques heures pour siéger au conseil municipal où il est élu, il a ensuite regagné sa celulle madrilène. Quelques minutes plus tard, Valls menaçait la foule massée devant la mairie en levant son poing, pour finalement refuser de serrer la main du président catalan qui recevait le conseil municipal au Palau de la Generalitat.

6- L’attaque contre la chaîne TV3

Moqué par l’émission parodique Polonia, l’ancien Premier ministre française s’attaqua alors publiquement au programme et à la chaîne catalane TV3. Moi, Manuel Valls, c’est le thème de la parodie diffusée jeudi 27 mai 2021, sur l’air de Moi, Lolita de la chanteuse Alizée.

Le sketch débute sur l’ex-Premier ministre français faisant ses cartons à la mairie de Barcelone : « j’ai vécu tant de choses ici, vous allez me manquer ! »« Mais qui êtes-vous ? » s’entend-il répondre. « Je suis Manuel Valls, conseiller municipal de Barcelone » indique-t-il alors à son interlocuteur qui s’étonne de ne jamais l’avoir vu avant et surtout de s’être trompé de bureau en emballant ses affaires. Il se dirige alors vers son bureau, vide, et met dans son carton un stylo et une baguette. La chanson débute ensuite, présentant Manuel Valls comme « l’enfant chéri des riches et des chefs d’entreprise » et qui, malgré son échec aux municipales, a bien gagné sa vie à Barcelone. Il rappelle qu’il a réussi à éviter l’élection d’un indépendantiste à la mairie de Barcelone en donnant ses voix à Ada Colau, et qu’il peut désormais partir.

« Je rentre en France mais me promener sur la Rambla va me manquer » chante l’acteur grimé en Manuel Valls, qui cite ensuite les endroits touristiques de la ville. Les auteurs font ici référence à l’image de touriste qu’avait renvoyé l’ancien Premier ministre lors de sa campagne électorale, notamment en se faisant photographier au marché de la Boquería sur la Rambla.

Dans la suite du sketch, le personnage évoque ses projets en France : « peut-être que je fonderai un parti, peu m’importe qu’il soit de droite ou de gauche », du moment « qu’il touche son salaire tous les mois ». Il égrène à nouveau les lieux touristiques avant de conclure : « Au revoir Mairie de Barcelone, jamais je ne t’oublierai ! ». Un passant lui précise alors que la mairie est de l’autre côté de la place, et qu’il s’adressait en fait au siège du gouvernement catalan.

Depuis son arrivée à Barcelone, l’ancien Premier ministre a souvent fait l’objet de parodies dans l’émission Polónia diffusée le jeudi soir sur la télévision publique catalane TV3.

Toutefois, la parodie catalane a rapidement fait le buzz de l’autre côté des Pyrénées. De nombreux talk-show français, comme C à Vous, diffusé sur la chaîne publique France 5, ont relayé et traduit la vidéo. Manuel Valls n’a pas manqué de réagir sur twitter et de critiquer la chaîne publique catalane.

7-  Le confinement aux Baléares

Manuel Valls a reussi a passer le confinement loin du conseil municipal de Barcelone. La veille de l’annonce officielle du confinement, il s’est réfugié  sur l’île de Minorque dans les Baléares où sa femme Susana Gallardo possède une maison.  Révélée en exclu par Equinox, l’affaire avait fait réagir l’equipe de l’ancien Premier ministre qui nous a précisé qu’il s’est réuni par deux fois d’une manière télématique avec la maire de Barcelone Ada Colau et reste en contact permanent avec le premier adjoint socialiste Jaume Collboni.

Plus globalement, l’absentéisme de Manuel Valls a la mairie de Barcelone a soulevé de nombreuses critiques. Rarement présent lors des sessions de travail, c’est sa numéro 2 Eva Parera qui assurait la tache de défendre les positions de son parti.

8- L’affaire du salaire de 20.000 euros pour faire campagne

Le quotidien catalan ARA a révélé que l’ancien Premier ministre français a demandé un salaire conséquent à ses donateurs pour mener la campagne électorale de Barcelone.  Les quatre journalistes qui ont signé cette enquête détaillant le financement de la campagne de Manuel Valls précisent s’être entretenus avec une vingtaine de personnes différentes pour croiser et vérifier leurs informations. Et le résultat ne manque pas de piment. L’article raconte un dîner organisé au mois de mars avec des chefs d’entreprise qui ouvraient leur portefeuille à mesure que le candidat venait les saluer et « lui remettaient de l’argent en mains propres pour financer sa campagne ». Une image singulière qui serait restée gravée dans la mémoire des assistants. Un mois plus tard, à l’influent entrepreneur Luis Conde qui lui demandait comment il pouvait l’aider, Valls répondait: « des voix et de l’argent ».

De fait, la recherche de fonds a été une constante depuis l’annonce de la possible candidature du Français. L’été dernier déjà , il avait effectué de longs séjours à Marbella, la station balnéaire préférée de la jet-set espagnole, pour convaincre de généreux donateurs de financer la campagne, le local, les équipes… et le candidat. Selon ARA, Manuel Valls a exigé un salaire de 20.000 euros nets mensuels, une information confirmée par quatre sources différentes et non démentie par les autres sources consultées, précise le journal.

La demande surprend d’abord, choque parfois, mais fait son chemin: Valls vient de Paris, c’est un homme d’expérience, il les vaut bien. Il aurait commencé à toucher ce salaire au moment de sa démission de l’Assemblée nationale française le 2 octobre dernier, et jusqu’aux élections fin mai. Comment le candidat a-t-il, lui, justifié de telles prétentions? Il démissionnait de son poste de député, expliquait-il. Mais le compte n’y est pas: un député français reçoit 7239 euros bruts mensuels. Même Premier ministre, Manuel Valls n’avait jamais atteint ce niveau de rémunération puisque depuis 2012 le salaire du chef du gouvernement est plafonné en France à 14.910 euros bruts.

9- Le sulfureux mentor catalan

Pour préparer sans candidature à la mairie de Barcelone en 2018,  Valls avait choisit un personnage bourré de réseaux dans la Barcelone favorable à l’unité de l’Espagne : Josep Ramon Bosch.  Un homme puissant, influent mais sulfureux.

Ancien président de l’association Société Civile Catalane (SCC), principale plateforme anti-indépendance, Bosch s’est retrouvé dans un scandale démontrant ses accointances avec l’extrême-droite espagnole la plus radicale. C’est le journaliste spécialiste de l’ultra-droite Jordi Borras qui a révélé l’affaire dans son livre Desmuntant Societat Civil Catalana.

Dans un long récit de 20 pages, Borras démontre que Josep Ramon Bosch s’était créé en 2015 un faux profil Facebook pour menacer de mort des journalistes et responsables politiques indépendantistes ainsi qu’une chaîne Youtube sous pseudonyme pour diffuser des vidéos incluant des images nazies. Si Josep Ramon Bosch a toujours nié être derrière ces faux comptes sur les réseaux sociaux, il a néanmoins démissionné en catastrophe de la puissante présidence de SCC fin 2015. L’association Drets a porté plainte pour injures et menaces, mais le tribunal avait finalement classé l’affaire sans suite début 2017 pour cause de prescription, la plainte ayant été déposée 17 mois après les faits.

Ce n’était toutefois pas la première fois que le sulfureux Bosch se retrouvait au cœur du scandale. En 2013, SCC avait reconnu que son président s’était rendu à la commémoration du soulèvement militaire franquiste du 18 juillet organisé par la Fondation Nationale Francisco Franco.

Josep Ramon Bosch a également fondé le site d’information Somatemps, référence de la fachosphère barcelonaise qui exalte la civilisation espagnole pour combattre le séparatisme catalan. Sur toutes ses pages, une maxime attribuée au prêtre catholique François de Sales : « l’ennemi nous encercle et nous périrons à moins de nous battre ».

Manuel Valls et Josep Ramon Bosch ont fait connaissance en octobre 2017 , en pleine crise indépendantiste, lors d’un repas du Círculo de Empresarios, un collectif d’entrepreneurs favorable à l’unité de l’Espagne.  Si l’on en croit la version du journal espagnol El Mundo, c’est Bosch qui aurait donné à Valls l’idée de se présenter à la mairie. L’actuel député d’Evry est sceptique. Pour le motiver, Josep Ramon Bosch lui aurait alors proposé d’être la superstar de différents meetings anti-indépendance organisés par Societat Civil. Peu à peu Valls se prit au jeu et commença à croire en sa propre candidature.

10- Le départ avant la fin de son mandat et l’expatriation ratée

Arrivé en fanfare en 2018 pour briguer la mairie de Barcelone, Manuel Valls en repart sur la pointe des pieds« Il n’a rien dit à personne, d’ailleurs je n’ai plus trop de contacts avec lui » explique l’écrivaine Nuria Amat, fidèle soutien de l’homme politique et grande artisane de sa candidature aux municipales. Cette intellectuelle de premier plan en Catalogne raconte avoir battu campagne sans compter, et s’être souvent trouvée face à un mur lorsqu’elle prodiguait quelques conseils à Manuel Valls. « C’est difficile de parler avec lui, il était parfois très français, et pourtant il aurait pu gagner facilement » lâche-t-elle, encore amère.

Valls, né à Barcelone et catalanophone, était-il finalement « trop français » pour réussir à Barcelone ? Alors que dans son livre paru en 2018 et intitulé Vuelvo a Casa (Je rentre à la maison), il expliquait combien la catalanité faisait partie de son identité, il reconnait désormais que c’est bien la France qui l’a façonné. « Ces deux-trois ans loin de la France […], je me suis rendue compte combien j’étais français et combien la France me manquait » expliquait-t-il en mars au magazine Le Point.

Comme beaucoup d’expatriés, Manuel Valls pensait comprendre Barcelone, mais en avait manqué les nuances. « Il connaissait la Catalogne, mais comme quelqu’un qui a grandi ailleurs et n’y avait pas vécu récemment, explique le journaliste et écrivain Rafael Jorbail n’avait pas suivi tous les changements politiques des dernières années, il est arrivé avec l’image de la Barcelone de 1992« .

La polarisation de l’échiquier politique catalan, qui a débuté en 2010 et a connu son paroxysme en 2017, ne laissait pas de place à la candidature de rassemblement que voulait incarner Valls en 2018. « Les expatriés qui repartent au bout de deux ou trois ans manquent en général de préparation, ils arrivent avec une méconnaissance des réalités locales », confirme Audrey Marin-Laflèche, experte en accompagnement des nouveaux arrivants à Barcelone. manuel valls maire de barceloneManuel Valls s’est rendu compte assez vite qu’il faisait fausse route. L’accord avec Ciudadanos, considéré en Europe comme un parti centriste, mais à Barcelone comme un parti très anti-catalan, a bloqué toute possibilité d’alliance avec les socialistes. Mais la campagne est déjà lancée et il faut tenir le rôle. Le résultat est cruel : sa liste arrive 4e du scrutin, avec seulement six élus. « Nous avons échoué, j’ai échoué » reconnait-il ce soir-là.

Malgré la déception électorale, il reste encore à Barcelone. Beaucoup par amour : c’est là que vit sa nouvelle compagne, la femme d’affaires Susana Gallardo. Ils se marient en septembre 2019. Manuel Valls tient son rôle de conseiller municipal, travaille ses dossiers, s’intéresse aux problématiques locales. Mais il s’ennuie. Les grandes thématiques nationales lui manquent. Lui qui en France s’était trouvé en première ligne de la lutte anti-terroriste, intervenait dans le débat sur la laïcité et s’épanouissait dans les milieux culturels, tourne en rond dans l’hôtel de ville barcelonais. « Les expatriés qui partent le plus vite sont ceux qui ne s’intègrent pas bien à l’écosystème local ou qui ne réussissent pas à valoriser leur expérience passée, indique Audrey Marin-Laflèche, notre spécialiste en expatriation, mais ils partent souvent avec une petite amertume car ils aiment la vie à Barcelone ». 

barcelone élections municipalesDébut 2020 déjà, les séjours à Paris se font plus fréquents, et les interviews s’enchaînent dans les médias français. Le confinement ralentit les plans mais à l’automne de la même année, Susana Gallardo achète un appartement dans la capitale française et rejoint le conseil de surveillance d’une grande entreprise basé à Paris. Plus rien ne semble empêcher le départ.

En mars 2021, Manuel Valls sort son livre Pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines et acte son retour. Fin mai, il annonce qu’il quittera le conseil municipal de Barcelone. Mais comme beaucoup d’expatriés, en particulier ceux qui ont des origines catalanes, Valls ne dit pas vraiment Adéu à Barcelone, où il garde famille, amis et un attachement particulier.

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